«La montagne offre à l’homme tout ce que la société moderne oublie de lui donner.»
Auteur inconnu
Plateau d’Emparis 〉 2160 mètres 〉 19,19 km
Après une nuit de sommeil des plus réparatrices, nous sommes fébriles à l’idée de partir à l’assaut des sentiers, d’autant plus que le soleil est de la partie et que ses rayons nous réchauffent déjà en ce début de matinée.
Pour ma part, le décalage horaire ne se fait déjà plus sentir. Nous sommes arrivés à Lyon hier vers midi. Après avoir pris possession de notre véhicule, nous nous sommes dirigés vers la banlieue de Grenoble où, dans une grande surface, nous avons dévalisé les étagères afin d’avoir assez de victuailles pour la première semaine, je pense qu’on ira bien au-delà, le frigo déborde. Nous avons poursuivi notre route vers La Grave. Après un bon souper de pâtes Carbonara au fenouil braisé, on a décidé de lutter un peu contre le sommeil en enfilant deux joutes de Code Names. À 21h, nous étions déjà au lit.
Pas étonnant que nous débutions ce voyage par le Plateau d’Emparis, c’est la randonnée toute désignée afin de se (ré)introduire aux dénivelés des Alpes, mais aussi à sa grande beauté avec ses paysages à couper le souffle.
Cette randonnée traverse des alpages et rejoint deux minuscules lacs (le lac noir et le lac Lérié) dissimulés parmi des groupes de rochers à pic. Tout au long du parcours, nous avons comme toile de fond, la Meije, son pic, ses falaises, ses rochers.
Malgré son nom, le plateau d’Emparis ne se limite pas à un plateau, il est aussi formé d’alpages vallonnés, de rochers parfois très escarpés et de petites collines rocheuses. Fait cocasse, sur les cartes topographiques on le désigne comme le «plateau de Paris», mais les guides et les panneaux lui donnent le nom d’Emparis.
En 1992, en raison de ses paysages exceptionnels, le plateau a été déclaré site naturel classé. Il couvre une superficie de 2900 hectares.
Il est étonnamment varié. La géologie et le relief prennent plusieurs formes : roches sédimentaires et métamorphiques… C’est ce qu’on lit dans les guides. Voulant en savoir plus, j’ai fait quelques courtes recherches pour apprendre que les roches sédimentaires se forment à température et pression ambiantes, et que les roches métamorphiques, quant à elles, sont des roches de forte profondeur là où pression et température sont élevées. Certaines parties du paysage ont façonné par l’eau et l’érosion glaciaire. Alors qu’à un jet de pierre plus loin on est face à d’immenses plaines où paissent bovins et chèvres avec comme bruit de fond le tintement de leurs cloches. On ne s’en lasse pas. Difficile d’avoir plus bucolique et pastorale.
Le retour se fait sous un ciel menaçant. Nous avons de la chance, à peine quelques gouttes de pluie s’abattent sur nous. Nous regagnons la maison à diverses heures, notre petit groupe de quatre s’étant morcelé selon la vitesse de l’un et le rythme plus contemplatif de l’autre.
Ce soir, Benoît nous cuisine un poulet, et moi je ferai une ratatouille. On discutera de nos projets de randonnée autour d’une bonne bouteille de pinot noir.